mardi 18 août 2015

Renan Luce - D'une tonne à un tout petit poids






Renan Luce sort son 3ème album avec Universal Music le 1er Janvier 2014.
Renan Luce, tout le monde le connait, et surtout tout le monde connait son entêtante chanson sur les voisins, les voisines qu'il a toujours préféré blabla.
Même si je trouve cette chanson assez chouette à la base, j'ai trouvé sa sur-médiatisation un tout petit peu dommage parce qu'elle ne représente pas à mon sens l'univers super intéressant dans lequel nous fait rentrer Renan Luce et à laquelle je suis assez sensible.
Parce qu'il nous propose des tas d'histoires dans lesquelles ils nous fait entrer avec une douceur qui lui est propre.

Ce très joli titre d'album D'une tonne à un tout petit poids doit son nom au 9e titre "Les Secrets Chuchotés" véritable ode à la confiance. "Aussi lourds soient-ils, profondément enfuis,  les secrets volatiles en tombant à l'ouïe passent d'une tonne à un tout petit poids de celui qui le donne à celui qui reçoit" cette phrase nous berce littéralement et nous marque d'une douceur frappante capable de toucher autant un enfant de 8 ans qu'un adulte de 80 ans. 

Cet album éveil nos sens, et appel à poser un regard nouveau sur le quotidien: un regard poétique. 
Dans la chanson "Voyager" comme dans la chanson "Appel quand tu te réveilles", la cadence nous invite à ouvrir les yeux sur la beauté des petites choses. "Voyager" raconte la sensation de voyage et non pas une escapade à proprement parler. D'ailleurs la destination et le moyen de transport changent toujours (d'un coup le bus, puis l'avion, puis les pistes, puis la ville...) parce que finalement ce n'est pas ça le plus intéressant dans le fait de voyager."Cool le hublot tu me le laisses, tu me connais bien, j'aime voir les nuages qu'on transperce, ça leur fait rien. Ça leur fait rien." 

Aussi, cet album ne manque pas d'humour, et reborde de chansons qui font sourire tout le long comme "Au téléphone avec maman", "Amoureux d'une flic" ou "La boite" sa fameuse chanson-mystère. Tiens parlons en de cette boîte! Renan Luce écrit une chanson à propos d'un secret: il reçoit une boîte et ne doit absolument rien dire sur son contenu. Il semble que Renan Luce soit assez friand de western spaghetti et de roman policier parce que beaucoup de ses chansons tournent autour d'enquêtes policières et de magouilles mafieuses (je pense à "Nantes", "Repenti"au clip de "La fille de la bande") et je trouve ça super super chouette et innovant de rendre d'une certaine manière ludique la chanson française. 
Notre chanteur a, lors de la sortie de l'album, créé un concours sur les réseaux sociaux demandant à ses followers leurs idées à propos du contenu de la boîte. Puis Renan Luce a décidé de cracher le morceau sur son site avec des petites vidéos très drôles sur lesquelles apparaît le génial Benoit Dorémus (dont nous parlerons dans le prochain article). 

Mon coup de coeur dans cette album est pour la très belle chanson "J'habitais là" qui raconte l'histoire d'un vieux monsieur qui toque à la porte de son ancienne maison dans l'espoir d'y trouver la chaleur de ses souvenirs et rencontre alors son propriétaire actuel. C'est touchant, imagé, original, sans pathos. Voilà toute la particularité de Renan Luce : faire du beau, du profond avec du scénario anecdotique. Et c'est à mon sens d'une très grande qualité.

Puis il y a la magnifique "Courage", lettre au courage disparu, qui rempli de frissons et que je vous laisse découvrir ci-dessous.

Voilà donc un très chouette album: ludique, léger mais riche et poétique. C'est un album qui n'a certainement pas "Réponse à tout" (piste 6) mais qui promet de belles choses et qui est rempli de douceur ...

"J'ai pas réponse à tout. T'es pas né dans les choux. Y a pas eu de cigognes. Y a des chagrins qui cognent, des papas qui échouent... Y a des mystères partout." 




"Courage ton adresse s'écrit pas au stylo, Liberté cette bougresse m'a refilé le tuyau. J'ai vu que tu crèches dans les places Tahrir. Du jasmin dans la mèche, de l'espoir sans faillir."

mercredi 17 juin 2015

Ben Mazué - 33 ans








Ben Mazué (ancien biotois je précise quand même!) sort son album 33 ans édité par Columbia en 2014.

Entre rap slam et chansons, il construit cet album en alliant subitement la rigueur à la créativité, aucun défaut de finition.
33 ans (ce qui est l'âge de Ben Mazué d'ailleurs) mélange toutes les phases d'une vie.

Les titres 14 ans, 25 ans, 35 ans, 54 ans, 73 ans sont des titres à plusieurs voix, dans lesquels l'artiste évoque les problématiques de différentes tranches d'âge dans la vie d'un individu, à un moment clé.

Ce qu'il y a d'assez dingue c'est qu'on se reconnait aussi bien dans le portrait de la jeune fille de 14 ans que dans celui de l'homme de 73 ans.
C'est une espèce de mini comédie humaine moderne, et si je me permet ce rapprochement faussement balzacien c'est parce que l'analyse des personnages est troublante de vérité et de poésie.
Dans 25 ans il y a cette fille, et la différence entre les dragueuses de cuisine ou de balcon.





Dans 14 ans, il y a ce jeune homme, qui s'apprête à faire l'amour pour la première fois et la difficulté qu'il a à se construire en tant qu'homme dans une société remplie de diktats "on lui a tellement dit faut pas forcer la main des filles il faut les protéger, qu'à l'heure de faire l'amour il réalise qu'en fait c'est lui l'objet".

Et puis je ne voudrais pas trop en dire, parce qu'on fait réellement connaissance avec ces personnages là et que je préfère vous laisser les découvrir, tisser des liens, vous rapprocher d'eux.


33 ans, c'est aussi l'évocation de moments plus sombres avec un recul qui rend serein le poignant. C'est très simple et très profond et c'est le genre d'écriture que j'aime et qui me fait sentir une petite certitude en moi et qui dénoue des tonnes de noeuds.
Il y a le magnifique titre "Vivant" donc. Qui bouleverse tout en faisant relativiser sur la vie, la mort, la peine et c'est troublant encore une fois.
C'est une manière très sincère et très belle d'aborder le deuil, sans pathos, avec une sincérité qui prend au corps.


Puis il y a la jolie Peut-être qu'on ira loin, qui parle d'amour cette fois, et de l'espoir d'un après dans une relation. Et il y a tant et tant de titres à découvrir dans cet album... "Ben moi je prend quand même j'te dis je prend parce que y aura jamais plus belle que toi parce que je trouve ça beau moi, une femme qui fane à mon bras".


33 ans, c'est un album-expérience, un album-exercice, un album-échantillon de toutes les vies qu'on pourrait vivre et qu'il faudrait vivre. Un album-médicament pour ceux qui ont peur de la vie.
Je ne m'en lasse pas et je le conseil, bien plus que vivement, vraiment (vraiment). 

Zoom sur trois groupes québécois



Zoom sur trois groupes québécois 



La chanson française c'est aussi la francophonie. Ces pays francophones qui teignent la langue française d'autres cultures, d'autres couleurs. 
Je ne suis jamais allée au Québec mais je suis particulièrement sensible à leur couleur à eux, justement. 
Parlons donc de trois groupes québécois qui me servent de manteau l'hiver, d'échappatoire pourtant familière puisque dans ma langue natale, mais d'échappatoire quand même. 




Tricot Machine 



Tricot Machine c'est des comptines à la première écoute. Mais ça tricote. Et ça tricote des comptines pour toutes les oreilles. 
Un Monstre sous Mon Lit raconte la peur qui grandit presque parallèlement à nous, J'ai des allumettes  aborde le cheminement de l'amitié sur le long terme, les chemins qu'on ne prend pas seul. 
Pommade pour coeur de grands, Tricot Machine nous dénoue l'estomac avec de la poésie. 
Il y a la vie qu'on se tricote, et je pense que c'est l'idée véhiculée par Tricot Machine. Quelque soit la tournure que prend les choses on trouvera le moyen de se tricoter des écharpes autour de ça, il y a des choses qu'on ne choisit pas mais on choisit comment les vivre. C'est un peu cette idée là, et c'est bien véhiculé, ça fait du bien. 
Une de mes chansons préférée est Avalanche, le chagrin d'amour, la rupture et surtout la sensation de rupture, d'abandon, de vide. Pourquoi c'est dur? Qu'est-ce qu'on ressent durant ce fragment de seconde où tout ce qu'on a investit dans l'autre s'envole? 
Dans le genre, il y a Le Trou, et cette phrase qui m'a tend marquée J'suis gâté pourri j'imagine mais quand je dors je sers les dents. 
Je conseille Tricot Machine parce qu'on met d'autres lunettes sur la vie en les écoutant, que leur bienveillance est perceptible dès les premiers instants d'écoute, et que c'est si bon de se laisser tricoter des histoires. 



Les Soeurs Boulay 



Les Soeurs Boulay sont deux soeurs à la voix céleste (et je met "voix" au singulier parce que c'est ce qui me parait le plus juste) qui chantent le poids des confettis. 
La sensibilité qui transforme les peines-confettis en peines-poids-lourd ou bien l'importance des confettis, des cotillons, jugés inutiles et pourtant primordiales pour colorer la vie. 
L'observation est au coeur de tout, on observe cette Lola en confiture, qu'on ne comprends plus. On observe les battements de son propre coeur, mais aussi les battements de l'autre quand ton amour est passé de mode quand les "au revoir au coin de la bouche" ne suffisent plus.
Leur douceur est très prenante, la tristesse évoquée n'est jamais agressive. Sac d'école raconte l'itinéraire d'un  coeur perdu, quand "les feux de bengale" ne dure pas longtemps, "plus d'amour plus d'maison". 
Beaucoup de poésie puis l'aventure. La route est omniprésente, on prend des chemins comme on prend la vie et on suit la fameuse "mappemonde" en se créant des passages d'une vie à une autre. 










Les Cowboys Fringants



Un des groupes québécois les plus connus en France: Les Cowboys Fringants! La chanson la plus entendue est la si belle Les étoiles Filantes, évoquant l'enfance, l'insouciance et le chemin à parcourir encore, avec une douceur incroyable. C'est une chanson bonheur simple qui fait relativiser beaucoup de choses. 
Leur dernier album Que du Vent est excellent. Petit témoignage de la socio-économie québécoise à travers la jolie Marilou (celle qui s'en fout) ou Shooters
On parle de la télé de la dictature du show, du spectaculaire. 
J'ai eu un énorme coup de coeur pour L'horloge et Paris-Montréal. L'horloge raconte un jeune adulte totalement paumé: l'homme ordinaire, qui avance sans remettre en question ses certitudes et qui pense pouvoir défier les aiguilles du temps qui passe. Une bonne dose d'humilité. 
Paris-Montréal s'entête à répéter ce refrain puis cette phrase "mais y a pas de bonne manière pour se dire adieu, ça n'se passe jamais comme on veut". Et c'est vrai. 
Puis j'ai écouté Comme Joe Dassin est l'évidence est venu: Les Cowboys Fringant sont le Joe Dassin moderne et québécois. 
Les chansons déguisées en anecdotes sont des vraies leçons de vie: ressentir mais respirer toujours. 
"Comme dans une chanson de Joe Dassin on avait besoin de presque rien (...) mais à tout hasard j't'envoie des becs à chaque fois que je repense à Quebec en espérant qu'un p'tit bout de vent te les apporte pour rappeler le temps où on s'voyait comme des amants dans les cafés de la rue Saint Jean même si déjà on savait bien que notre histoire ne jamais à rien." Et puis la bienveillance dans leurs voix, la douceur d'un frisson au coeur. 





vendredi 15 mai 2015

Barcella - Puzzle



Barcella - Puzzle 




Publié en 2014 par SME France, Barcella nous envoûte avec de nouveaux mots, de nouvelles formules magiques. 
"Ancien" slameur, il remporte le GSN en 2007 puis se lance dans la chanson avec un premier album La boîte à musique en 2010. 

Barcella c'est le magicien de la chanson française, et son titre Abracadabra dans son album Charabia (mon préféré parmi ses trois), en témoigne parfaitement. 

On est dans une enfance tantôt sombre- tantôt merveilleuse, une enfance fictive, très mature, magique. 
Barcella est l'un de ces chanteurs-conteurs qu'on imagine nous chanter la poésie le soir, suspendu à un réverbère. 

Un très beau voyage vers l'onirique, une plume qui fait du bien, qui nous fait passer du rire aux larmes si facilement, sans drame. 

On sent ses influences hip-hop, influences de l'univers du cirque, du théâtre ... Influences rurales, influences humaines. 

Ici on parle de rompre le charme, Caroline... on parle d'îles au trésor, de décorateur de claire de lune, d'homme à plume... 

On parle d'amour comme on parle de magie, on parle d'enfance éternelle comme d'un secret qu'il ne faut jamais arrêter de murmurer à toutes les oreilles. 
On parle de beaucoup de choses et on se sent si bien dans cet univers, là. 
Si bien qu'on serait tenté de s'y laisser imprégner, d'en faire notre quotidien. 

Une belle surprise La poésie des roses est un duo avec Emily Loizeau (dont on parlera.. Forcément). 
Chanson crescendo d'un amour qui se détériore, d'un décor qui s'enflamme, du changement cruel des sentiments. 
Leurs voix se mêlent à merveille et leurs besoins de raconter nous enivrent. 


Si cet album tient sa promesse parfaitement, je dois dire que j'écoute tout de même plus l'album Charabia, que je trouve tellement-tellement doux et dans lequel le côté conteur que j'aime tant est (encore plus) accentué. Trop de mes chansons préférées sont condenscées dans cet album (De si de larmes, Le cahier de vacances, Les monstres, Abracadra et la magnifique Symphonie d'Alzheimer que Luce a reprise dans son premier album.)

Je pense objectivement que Barcella est un génie, un réel artisan des mots, et qu'il a ce truc si rare. C'est un univers unique et son originalité a une force exceptionnelle: ce n'est pas du original-pour-être-original. S'il y a des influences , et c'est normal, il y a une authenticité rare. Et la barrière est si fine, qu'il faut être un génie pour la manier si facilement. 


Voilà un petit extrait de L'insouciance dans l'album Charabia qui représente plutôt bien son univers

vendredi 1 mai 2015

Buridane - Pas fragile



Buridane - Pas fragile 






Buridane sort l'album Pas fragile en 2012, album édité par Believe Recording. 

Loin d'être une chanteuse de mélodrames, Buridane explore le tumulte des émotions, la violence des relations humaines, de nos petites tempêtes intérieures à nos brises estivales avec beaucoup de justesse.
Valérie Lehoux, journaliste pour Télérama et spécialiste de la chanson française, évoque un contraste entre les arrangements sonores qui font parfois penser aux arrangements pop un peu commerciaux et la qualité du texte de Buridane.
Elle écrira également que ce premier album n'est "pas tout à fait abouti mais relève d'une personnalité aussi intrigante qu'attachante". 
Je pense que la voix de Buridane se suffit à elle-même mais il est vrai que je ne suis pas mélomane, personnellement je suis plus sensible à l'interprétation de l'artiste qu'aux arrangements musicaux ce qui fausse peut-être mon objectivité.
Il me semble toutefois qu'ici, la musique accompagne Buridane et que ce n'est pas la musique qui porte le texte, je pense que cela relève plus d'un choix artistique que d'un manque d'aboutissement. 

La première chanson qui m'a fait aimé Buridane est La caillasse, sur un air de berceuse, notre chanteuse raconte ces rencontres qu'on fait avec nous-même, face au miroir. 
Dans un monologue, "la narratrice" est dépouillée d'elle-même et donne à tout va des choses qu'elle n'a même pas, même plus. Cette chanson est très touchante. 
Quand on écoute Pas fragile en entier on se rend compte que c'est un peu la chanson paradoxe (qui n'en ai pas vraiment un) de l'album. 
Pas fragile? Si, un peu quand même. 
Mais ce sont finalement toutes les petites failles évoquées ici et là, dans chaque chanson, qui font la force de l'album et qui rendent ce portrait de femme "pas fragile".
Les relations et les attentes sont évoquées.  
Dans La dispute, on est dans un dialogue où les attentes sont dépassées par un dialogue violent, le il et le elle, le il lui dit "Tu sais bien qu'la bohème c'est parfois un temps de chien" cette phrase est assassine, le dialogue est la métaphore filée d'un combat. 

Dans Vice et Vertu on est plutôt dans un monologue intérieur qui bouillonne de frustrations: les choses qu'on voudrait dire mais qui ne sortent pas, l'impuissance des mots face au sentiment d'urgence affective, au désir. 
À partir de là, Buridane explore des réflexions qui vont un peu dans tous les sens mais qui se rejoignent: la peur de grandir, la peur de la rencontre parce que rencontrer l'autre c'est finalement se rencontrer soi "l'étrange mystère d'être soi soudain comme face à l'inconnu". 
Cette chanson est l'autopsie d'un instant suspendu

Pas fragile, c'est aussi un poing levé, un point posé, à la faible considération de la femme encore présente dans nos cultures occidentales. La femme dépeinte ici est froissée parfois, mais elle n'est pas fragile. Dans sa chanson Quand je serai une fille , c'est avec ironie qu'elle évoque tout ce qu'elle n'est pas et tout ce qu'elle ne sera jamais.  

Cet album est très narratif, sa dernière chanson Rapport à est presque explicatif: elle parle de son rapport à l'écriture, à sa chanson, presque chuchotée de sa voix légèrement rocailleuse. 
Pourquoi écrit-elle? De quoi parle-t-elle?
"Je parle en disant je j'n'ai rien trouvé de plus honnête", en effet Buridane s'adresse à nous avec une honnêteté rare, se met à nue sans jamais être dans l'indécence tant sa vérité est aussi crue qu'élégante. 







lundi 27 avril 2015

Volo - Sans Rire

Volo - Sans Rire









Pour un premier article il m'a semblé naturel de vous parler de l'album le plus récent des Volo, leur quatrième album studio, album réalisé en 2013 par Jean-François Delort. 

Les Volo, les frères Volovitch, membres du groupes des Wriggles que j'affectionne particulièrement, ont sorti leur premier album duo Bien Zarbos en 2005. 

À titre personnel je dois beaucoup aux Volo: leur beau regard sur la vie, la cohérence de leur discours sur la société et ses travers, leur sensibilité et leur intelligence (terme trop subjectif que je ne me serai jamais permis d'employer s'il ne s'agissait pas des Volo) ont eu une grande influence sur ma façon d'envisager la vie. (ben rien qu'ça) Bref ce sont officiellement mes chanteurs préférés. 

Je n'ai donc pas été déçue par leur dernier album, qui m'a semblé plus "tendre" que les autres. 
Les sujets d'actualité sont moins abordés, moins de révolte donc, il y a beaucoup d'introspection et de recul, beaucoup de sagesse. 

On est émus, forcément, par L'amoureux, histoire d'un individu tellement imprégné par son histoire douloureuse qu'elle le définit. Et on se console presque avec C'est toi, qui dépeint un amour qui ne définit plus deux individus mais qui les lient. 
On se reconnait à coup sûr dans Aucun Doute, qui aborde le tabou politique entre amis: est-ce que c'est vraiment grave de penser différemment, d'être de gauche ou bien de droite? Ou plutôt, de penser qu'on pense différemment, bornés à nos idées politiques? Pourquoi y met-on des valeurs qui finalement pourraient se mettre autre part? 
Comme si et Grand frère nous bouleversent de tendresse. 
Ils reprennent également leur magnifique titre T'es Belle et re-visitent donc leurs "amours vagues" qui les ont trop de fois rendu "sourds au fracas de leurs écumes" pour le plus grand plaisir de nos esgourdes. 
Notre duo se revoit à 17 ans "c'est pas gagné c'est pas fini mais parfois quand j'y repense...", ils reviennent sur leur naïveté sans jugement, sans mépris et avec l'humilité de se dire que rien n'est acquis encore.
Toutes ces chansons nous donnent soif de vie, d'amour, d'expériences, de rencontres, d'erreurs même. 

Les Volo, c'est ma petite certitude et c'est certainement trop subjectif pour être présenté comme une réelle critique musicale. 
Mais comme ils disent "à défaut d'être sûr qu'aucune chose n'est certaine je prends ça mieux que rien sans savoir quoi penser". Alors soyons sûrs de rien mais soyons sûrs quand même. 





dimanche 26 avril 2015

petite présentation



Amoureux des mots, petits curieux ou oreilles récalcitrantes à cette vermine de chanson française bonjour ! 





Pourquoi ce blog? 


Déjà je me présente, je m'appelle Oriane, je suis étudiante en métiers du livre et je voue tout mon amour à la chasse aux mots.

Si adolescente, mes yeux boudaient les lignes de certains romans, mes oreilles ont toujours été à l'affût de toute forme de littérature.

Vous l'aurez compris je suis un sacré chasseur de tournures de phrases chantonnées, un chasseur sans pitié, et mon coeur crie quand j'entends clamer, bien trop souvent, "la chanson française c'est de la merde".

Mon coeur crie aussi quand il allume la radio et qu'il se rend compte du si faible échantillon de chansons françaises diffusé. (et quel échantillon parfois...)

Mon coeur crie crie crie super fort quand il entend dire que la poésie est morte au 21e siècle... Et si elle s'était seulement déplacée?

Et il hurle à gorge déployée quand il constate ce que commercialisent les grandes chaines de télé; quand je constate ce qui forcément, sert de modèle aux plus jeunes.

Alors sans illusion d'avoir le monopole du bon goût en terme de chansons françaises, je tiens à vous présenter ce qui me sert d'échappatoire et de navette vers l'onirique depuis bien des années...

Les chansons et les voix qui me font vibrer, rêver, qui m'ont fait et me feront grandir encore...

Le petit univers qu'on se créé, les chansons armures à endosser dans le bus, dans la voiture, sous la pluie... 
Les rires et les larmes chantés... 

Bref, je créé un blog sur la chanson française pour vous présenter mes petits trésors de mélodie-poésie, pour vous donner mon avis sur les nouvelles sorties, pour en papoter avec vous...

Evidemment, mes articles sont non-exhaustifs et je ne connais pas tout: si vous avez des chansons françaises chouettes à conseiller je filerai les écouter avec grand plaisir n'hésitez pas. 


fond d'écran du blog: illustration d'Isabelle Arsenault