mercredi 17 juin 2015

Zoom sur trois groupes québécois



Zoom sur trois groupes québécois 



La chanson française c'est aussi la francophonie. Ces pays francophones qui teignent la langue française d'autres cultures, d'autres couleurs. 
Je ne suis jamais allée au Québec mais je suis particulièrement sensible à leur couleur à eux, justement. 
Parlons donc de trois groupes québécois qui me servent de manteau l'hiver, d'échappatoire pourtant familière puisque dans ma langue natale, mais d'échappatoire quand même. 




Tricot Machine 



Tricot Machine c'est des comptines à la première écoute. Mais ça tricote. Et ça tricote des comptines pour toutes les oreilles. 
Un Monstre sous Mon Lit raconte la peur qui grandit presque parallèlement à nous, J'ai des allumettes  aborde le cheminement de l'amitié sur le long terme, les chemins qu'on ne prend pas seul. 
Pommade pour coeur de grands, Tricot Machine nous dénoue l'estomac avec de la poésie. 
Il y a la vie qu'on se tricote, et je pense que c'est l'idée véhiculée par Tricot Machine. Quelque soit la tournure que prend les choses on trouvera le moyen de se tricoter des écharpes autour de ça, il y a des choses qu'on ne choisit pas mais on choisit comment les vivre. C'est un peu cette idée là, et c'est bien véhiculé, ça fait du bien. 
Une de mes chansons préférée est Avalanche, le chagrin d'amour, la rupture et surtout la sensation de rupture, d'abandon, de vide. Pourquoi c'est dur? Qu'est-ce qu'on ressent durant ce fragment de seconde où tout ce qu'on a investit dans l'autre s'envole? 
Dans le genre, il y a Le Trou, et cette phrase qui m'a tend marquée J'suis gâté pourri j'imagine mais quand je dors je sers les dents. 
Je conseille Tricot Machine parce qu'on met d'autres lunettes sur la vie en les écoutant, que leur bienveillance est perceptible dès les premiers instants d'écoute, et que c'est si bon de se laisser tricoter des histoires. 



Les Soeurs Boulay 



Les Soeurs Boulay sont deux soeurs à la voix céleste (et je met "voix" au singulier parce que c'est ce qui me parait le plus juste) qui chantent le poids des confettis. 
La sensibilité qui transforme les peines-confettis en peines-poids-lourd ou bien l'importance des confettis, des cotillons, jugés inutiles et pourtant primordiales pour colorer la vie. 
L'observation est au coeur de tout, on observe cette Lola en confiture, qu'on ne comprends plus. On observe les battements de son propre coeur, mais aussi les battements de l'autre quand ton amour est passé de mode quand les "au revoir au coin de la bouche" ne suffisent plus.
Leur douceur est très prenante, la tristesse évoquée n'est jamais agressive. Sac d'école raconte l'itinéraire d'un  coeur perdu, quand "les feux de bengale" ne dure pas longtemps, "plus d'amour plus d'maison". 
Beaucoup de poésie puis l'aventure. La route est omniprésente, on prend des chemins comme on prend la vie et on suit la fameuse "mappemonde" en se créant des passages d'une vie à une autre. 










Les Cowboys Fringants



Un des groupes québécois les plus connus en France: Les Cowboys Fringants! La chanson la plus entendue est la si belle Les étoiles Filantes, évoquant l'enfance, l'insouciance et le chemin à parcourir encore, avec une douceur incroyable. C'est une chanson bonheur simple qui fait relativiser beaucoup de choses. 
Leur dernier album Que du Vent est excellent. Petit témoignage de la socio-économie québécoise à travers la jolie Marilou (celle qui s'en fout) ou Shooters
On parle de la télé de la dictature du show, du spectaculaire. 
J'ai eu un énorme coup de coeur pour L'horloge et Paris-Montréal. L'horloge raconte un jeune adulte totalement paumé: l'homme ordinaire, qui avance sans remettre en question ses certitudes et qui pense pouvoir défier les aiguilles du temps qui passe. Une bonne dose d'humilité. 
Paris-Montréal s'entête à répéter ce refrain puis cette phrase "mais y a pas de bonne manière pour se dire adieu, ça n'se passe jamais comme on veut". Et c'est vrai. 
Puis j'ai écouté Comme Joe Dassin est l'évidence est venu: Les Cowboys Fringant sont le Joe Dassin moderne et québécois. 
Les chansons déguisées en anecdotes sont des vraies leçons de vie: ressentir mais respirer toujours. 
"Comme dans une chanson de Joe Dassin on avait besoin de presque rien (...) mais à tout hasard j't'envoie des becs à chaque fois que je repense à Quebec en espérant qu'un p'tit bout de vent te les apporte pour rappeler le temps où on s'voyait comme des amants dans les cafés de la rue Saint Jean même si déjà on savait bien que notre histoire ne jamais à rien." Et puis la bienveillance dans leurs voix, la douceur d'un frisson au coeur. 





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